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L’innovation au service des consommateurs et de la réduction des risques

Le cas des substituts à la cigarette

L’institut économique Molinari vient de publier une étude inédite sur l’évolution des comportements des consommateurs en lien avec le développement de substituts à la cigarette. Ce travail montre qu’au moins 1,35 million de personnes auraient arrêté de fumer à l’aide de la cigarette électronique et souligne que – selon plusieurs experts – cette évolution pourrait réduire très significativement les risques associés au tabac.

En matière de comportements dits à « vices », à savoir risqués pour les personnes les pratiquant, les autorités ont souvent choisi une approche précautionniste consistant à réglementer, taxer voire interdire.

C’est notamment le cas en matière de lutte contre la cigarette. Depuis plus d’un siècle, les consommateurs inhalent la fumée – un produit à haut risque – pour obtenir leur nicotine. Les Etats, après avoir été longtemps producteurs de dérivés du tabac, se sont désengagés de ce secteur et ont développé des politiques de prévention assorties de mesures fiscales et réglementaires.

Or en l’absence de bons substituts, ces politiques publiques obtiennent souvent des résultats mitigés.

Mais depuis plus d’une décennie, de réels substituts sont apparus présentant probablement des risques moins élevés pour la santé. Grâce à l’innovation, ces alternatives à la cigarette traditionnelle ont le potentiel de changer la donne. Sans pour autant être « zéro risque », ces substituts apparaissent néanmoins comme susceptibles d’atténuer les risques.

Ces produits innovants « sans combustion, sans fumée » sont potentiellement capables de « détrôner » la cigarette et de changer la consommation future de nicotine, au bénéfice des fumeurs.

Il existe de bonnes raisons de penser que la meilleure stratégie comportementale est celle qui s’attèle en priorité à investir dans des produits de substitution solides qui pourraient, selon l’expert britannique David Nutt, se révéler être l’une des « interventions les plus impactantes en santé de toute l’histoire »(1).

En la matière la France, comme la Grande-Bretagne, semble s’être positionnée de façon pragmatique. A ce stade elle n’a pas fait le choix brider ces innovations, en optant pour un cadre réglementaire et fiscal moins restrictif que pour la cigarette traditionnelle(2).

Même si les données épidémiologiques de long terme font défaut, en raison du caractère relativement récent de ces substituts, cette approche pourrait s’avérer une stratégie gagnante en termes de réduction des risques. Reste à savoir si nos autorités sauront assumer dans le temps cette position innovante.

Lire l’étude (format PDF) / Lire le communiqué

etude-substituts-cigarette-2024

 

Notes

  1. Nutt D. (2022). Peer Review Report For: Nicotine products relative risk assessment: an updated systematic review and meta-analysis [version 2; peer review: 1 approved, 1 approved with reservations]. F1000Research, 9:1225. https://doi.org/10.5256/f1000research.29550.r72812
  2. Snowdon, C. (2023). Indicateur 2023 des Etats-moralisateurs, 5ème édition, octobre, 88 pages.

 

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