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Le pouvoir d’achat amputé par les charges sociales

Texte d’opinion publié en exclusivité sur le site de l’Institut économique Molinari.

En 2013, le salaire net moyen a baissé de 0,3% en euros constants si l’on en croit la dernière livraison de l’enquête annuelle de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Mais plus que le résultat final, cette étude éclaire crûment une réalité bien française : un pouvoir d’achat en berne en raison des hausses des charges.

Si l’on regarde en détails les chiffres, les salaires bruts ont augmenté de 1,3%. Dans un contexte d’inflation modérée (0,9%), on aurait donc dû constater une hausse du pouvoir d’achat. Mais la forte hausse des charges salariales (+3,8%), conjuguée avec une inflation même modique a généré une baisse du pouvoir d’achat de 0,3%.

2013 a donc été une année perdante pour les salariés. Les cadres ont été les plus touchés, avec 1,1% de perte de pouvoir d’achat en euros constant, mais les ouvriers ont aussi été pénalisés avec 0,3% de pouvoir d’achat en moins. Ils ont été particulièrement atteints par la hausse des charges salariales (+5,5%) consécutive à l’abrogation de la loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat (TEPA) et de son du dispositif d’exonération des heures supplémentaires. In fine, ils ont été perdants en pouvoir d’achat, alors que leur salaire brut avait augmenté significativement (+1,7%).

Ajoutons que les pertes de pouvoir d’achat ont été encore plus importantes aux niveaux des individus. D’une part les chiffrages de l’INSEE montrent que si la population active n’avait pas évolué d’une année sur l’autre, les salariés auraient perdu 0,6% de plus. D’autre part, l’Institut national ne tient pas compte de la hausse massive de l’impôt sur le revenu constatée entre 2012 et 2013 (+15%) qui a amputé encore plus le pouvoir d’achat.

Des chiffres qui donnent le vertige et permettent de mieux comprendre pourquoi le sentiment de ras le bol fiscal s’est généralisé, au-delà des catégories traditionnellement hostiles aux hausses de charges et d’impôt, pour devenir un phénomène de société.

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Nicolas Marques est chercheur associé à l’Institut économique Molinari.

Nicolas Marques

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