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Éducation : la France peut mieux faire

Le dernier baromètre PISA vient de sortir et la France reste dans la moyenne des pays de l’OCDE. Sans grands changements par rapport à l’édition précédente de 2019, la France est loin d’avoir un score catastrophique. Par contre, lorsqu’on essaie d’évaluer le rapport coût/qualité du système d’éducation et de formation professionnelle en France par rapport aux autres pays de l’Union européenne, on acquiert la conviction que les marges d’amélioration sont importantes. Chronique par Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari, publiée dans Les Échos.

PISA (Programme international pour le suivi des acquis) est une enquête de l’OCDE réalisée depuis 2000. A partir de données 2018, la 6ème édition se concentre plus particulièrement sur la compréhension de l’écrit. La France arrive en 23ème position, légèrement au-dessus de la moyenne des pays riches. « La plupart des pays, en particulier développés, n’ont guère enregistré d’amélioration au cours des dix dernières années, malgré une progression des dépenses d’éducation de 15 % sur la même période » souligne l’OCDE.

Ce constat cache néanmoins des disparités importantes entres les différents pays développés, en particulier européens. En effet, si dans le classement PISA, les élèves Estoniens, Finlandais et Irlandais arrivent obtiennent des résultats sensiblement meilleurs, notamment en compréhension de l’écrit. Plus globalement on constate que dans ces pays le rapport coût/qualité est meilleur qu’en France.

En effet, alors que la France dépense 155 milliards dans le système de formation et d’éducation, elle n’arrive qu’en 17ème position parmi les 27 pays étudiés dans une étude récente de l’Institut Molinari. Le trio de tête – en adéquation avec l’étude PISA 2019 – est composé de l’Irlande, de la Finlande et de la Norvège. Cela signifie concrètement que des pays consacrant le même niveau de ressources que la France à l’éducation, arrivent à de meilleurs résultats en termes scolaires.

Tout aussi préoccupant, ils arrivent à une meilleure adéquation de l’éducation et de la formation au marché de l’emploi. Celle-ci se mesure par la capacité d’un système à limiter le décrochage scolaire (le taux de jeunes ni scolarisés ni employés ni en formation), maximiser la proportion de personnes travaillant dans le domaine pour lequel elles ont été formées (le taux d’adéquation) et fournir aux entreprises les profils qu’elles recherchent (le taux d’occupation). Le constat est sans ambigüité : si nous étions aussi bons que la Finlande ou la Norvège, la France pourrait atteindre le même niveau d’adéquation avec 28 % de dépenses éducatives en moins.

La France a notamment des dépenses supérieures à celles de la Finlande (27 %), mais obtient des résultats bien plus faibles, avec un taux d’adéquation entre la formation et le marché de l’emploi de 75 % et un taux de jeunes ni scolarisé, ni employé, ni en formation de 13 %. Au global, ce sont 43 milliards d’euros qui pourraient être économisés si nous étions capables de gérer nos ressources aussi efficacement que les pays les plus performants.

Cela laisse des marges de manœuvre non financières importantes dans un pays qui justement en manque. Nous devrions nous inspirer des bonnes pratiques, à savoir favoriser l’autonomie des enseignants et miser sur la formation professionnelle, l’apprentissage, et l’alternance. Nous pourrions aussi favoriser la création de contenus de formation en collaboration avec les branches d’activités locales.

Cécile Philippe

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