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En Europe, à partir du 13 décembre les États avaient consommé toutes leurs ressources et s’endettaient pour terminer l’année

Communiqué de presse

Paris, le 12 décembre 2018 : L’Institut économique Molinari a calculé le jour où les États de l’Union européenne (UE) ont dépensé toutes leurs recettes annuelles.

Calendrier des jours où les administrations centrales de l’UE ont dépensé toutes leurs recettes

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LA 4ÈME ÉDITION DE CETTE ÉTUDE MONTRE QUE :

- Les administrations centrales de l’UE avaient épuisé en moyenne leurs ressources le 13 décembre 2017, 18 jours avant la fin de l’année. C’est 7 jours plus tard qu’en 2016, ce qui représente une amélioration significative.
- Les administrations centrales de l’UE ont retrouvé en 2017 le niveau de déséquilibre de 2007, avec 18 jours de dépenses non financées. En revanche il reste encore du chemin avant d’atteindre le quasi équilibre de 2000, avec un seul jour de dépense non financé.
- Parmi les 28 administrations centrales de l’UE, 9 étaient en situation excédentaire l’an passé, 13 épuisaient leurs ressources en décembre, 6 avaient tout dépensé dès novembre.
- L’administration centrale française avait dépensé l’intégralité de ses ressources le 15 novembre 2017, 47 jours avant la fin du dernier exercice budgétaire clos. L’écart entre la France et la moyenne de l’UE est de 29 jours. Il reste stable en 2016 et 2017, en dépit d’une conjoncture économique favorable.
- L’administration centrale belge avait dépensé l’intégralité de ses ressources le 14 décembre 2017, un peu moins de 18 jours avant la fin du dernier exercice budgétaire clos. L’écart avec l’UE s’est inversé entre 2016 et 2017, permettant à la Belgique de redevenir plus vertueuse que la moyenne de l’UE.

AUTRES ENSEIGNEMENTS

Les administrations centrales, principale source des déficits publics dans l’UE

En dépit de la conjoncture favorable, les États centraux restent le point noir des finances publiques européennes. Au niveau de l’UE, les administrations centrales expliquent l’essentiel des dérapages des comptes publics (18 jours non financés).

Les administrations d’États fédérés sont équilibrées depuis 2017 (2 jours d’excédent). Les administrations locales sont équilibrées (3 jours d’excédent l’an passé) depuis 2014. C’est aussi le cas des administrations de sécurité sociale (4 jours d’excédent l’an passé) depuis 2016.

3 mois d’écart entre l’administration centrale la plus excédentaire et la plus déficitaire

Les champions étaient Malte (excédent équivalent à 35 jours de dépenses), la Suède (excédent de 23 jours) et la Bulgarie (excédent de 15 jours). Leurs recettes 2017 leur ont permis de financer toutes les dépenses de l’année et de se désendetter. Si la Suède est dans le trio de tête des pays excédentaires depuis 3 ans, Malte depuis 2 ans, ce n’était pas le cas de la Bulgarie.

La Pologne, La Roumanie et la France sont en queue de classement. La Pologne est dans la situation la plus déséquilibrée (épuisement des recettes le 10 novembre), suivie de la Roumanie (13 novembre) et de la France (15 novembre). La France et la Roumanie sont coutumières des contre-performances. La France figure dans le trio des États les plus déséquilibrés depuis 3 ans, la Roumanie depuis 2 ans.

La situation de l’administration centrale française est précaire

Alors que les administrations centrales de l’UE ont profité des 8 dernières années pour résorber leurs déficits, ce n’est pas ce qu’on constate en France. Le mouvement de rééquilibrage des comptes post-crise (2009-2013) s’est essoufflé plus vite qu’ailleurs, il y a 5 ans.

Le déficit de l’administration centrale française est reparti à la hausse entre 2014 et 2016, au rythme d’un jour non financé en plus par an, tandis qu’en moyenne l’UE résorbait ses déficits de 5 jours par an.

Si l’année 2017 a été moins dispendieuse, elle n’a pas permis de resserrer l’écart avec le reste de l’Union européenne représentant 29 jours de dépenses non financées en 2016 comme en 2017. L’incapacité à améliorer durablement les comptes en période d’embellie ne se résorbe pas, en dépit d’une conjoncture économique favorable.

Pire, chaque phase de « consolidation » paraît plus précaire que la précédente. Entre 1999 et 2001, les déficits français restaient supérieurs à 30 jours par an en moyenne. Entre 2004 et 2007, ils étaient de 40 jours. Entre 2013 et 2017, ils représentaient 50 jours en moyenne.

La situation de l’administration centrale Belge est en ligne avec la moyenne européenne

Alors que l’administration centrale Belge est traditionnellement plus excédentaire que la moyenne des pays de l’Union européenne (83 % des exercices budgétaires plus vertueux que la moyenne de l’UE depuis 1995), ce n’était pas le cas en 2016 : la Belgique épuisait ses ressources 10 jours avant la moyenne de l’UE.

L’année 2017 a permis de rééquilibrer la donne. L’administration centrale Belge épuise ses ressources le 14 décembre, un jour plus tard que la moyenne des pays de l’UE.

RESSOURCES

- L’étude intitulée « Le jour où les États de l’Union européenne ont dépensé toutes leurs recettes annuelles » est disponible sur notre site : https://www.institutmolinari.org/le-…
- Une infographie européenne (Datawrapperest fournie ici.

CITATIONS

Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari (IEM) et co-auteure :

« En France l’administration centrale vit à crédit 47 jours par an. Elle épuise toutes ses ressources le 15 novembre, un mois avant les autres États de l’Union européenne, équilibrés jusqu’au 13 décembre.

La remise en ordre des comptes des administrations centrales devrait être la priorité. D’une part, les collectivités locales et administrations de sécurité sociale françaises sont à l’équilibre. D’autre part, l’expérience malheureuse de nos voisins du sud montre que l’incapacité à résorber les déficits publics en période d’embellie expose à un coût social et des ajustements douloureux en période de retournement. »

Nicolas Marques, directeur général de l’Institut économique Molinari (IEM) et co-auteur :

« La situation de l’administration centrale française est très inquiétante. Depuis 1980, tous les budgets ont été déséquilibrés et la date à laquelle toutes les ressources sont consommées a avancé de 1,25 jours par an.

L’État n’arrive plus à mettre à profit les périodes de répit pour rééquilibrer son budget. Sur les 5 dernières années, il épuise en moyenne ses recettes 50 jours avant la fin de l’année, tandis que nos voisins ont profité de l’embellie pour améliorer leurs comptes.

A ce stade, rien n’enraye cette dérive. Le budget en préparation pourrait générer encore plus de déséquilibres, avec 67 jours non financés en 2019, contre 47 jours en 2017. »


POUR TOUTE INFORMATION OU INTERVIEW, CONTACTER :
Nicolas Marques, directeur général, Institut économique Molinari
(Paris, langue française)
nicolas@institutmolinari.org
+ 33 6 64 94 80 61
Ou Cécile Philippe, présidente, Institut économique Molinari
(Paris, Bruxelles, langue française ou anglaise)
cecile@institutmolinari.org
+33 6 78 86 98 58

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Nicolas Marques

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