No future – Génération sacrifiée, nation hypothéquée
Article de Franck Bouaziz publié dans Le Nouvel Économiste le jeudi 9 décembre 2010
Rarement une expression quelque peu galvaudée n’aura sonné aussi juste. Cette fois-ci, la génération née entre 1985 et 1992 semble bel et bien sacrifiée. Elle connaît un taux de chômage encore plus élevé du fait de la crise et une entrée dans la vie professionnelle aussi tardive que mouvementée. Même les diplômes, longtemps présentés comme la voie d’accès la plus sécurisée à l’emploi, ont perdu une partie de leur valeur. En conséquence, les jeunes, et c’est une exception française, accèdent à l’autonomie plus tard que leurs voisins européens et l’État ne fait rien pour les y aider. Il n’est guère étonnant alors que certains, de plus en plus nombreux, choisissent de partir vers d’autres cieux, quand d’autres se réfugient dans la délinquance ou le radicalisme politique ou religieux. La nation qui avait fondé encore plus d’espoirs que par le passé sur cette jeunesse risque de se réveiller avec la gueule de bois. Les 18/25 préfèrent la fonction publique à l’entreprise quand la compétitivité fait rage et semblent incapables, tant financièrement que numériquement, à faire face à une dette publique d’un poids inégalé.
« A l’intérieur de l’Hexagone, c’est un autre défi qui attend les 18/25 ans pour les deux décennies à venir : le financement des retraites et de la dette publique. L’économiste de l’institut Molinari, Cécile Philippe, dresse en la matière un tableau assez inquiétant… »
NOTE : L’IEM tient à signaler que contrairement à ce qui est mentionné dans l’article, la dévalorisation des créances n’entraîne pas l’inflation. En fait, il s’agit de deux techniques différentes pour éteindre les dettes. La première n’est rien d’autre que la restructuration des dettes et la seconde, la création monétaire telle que le QE (quantitaive easing) pratiquée actuellement par la Banque centrale américaine (Fed).