2025A la UneDans les médiasPublicationsTextes d'opinion

Depuis le début de l’ère Macron, 1 135 milliards d’euros de dette accumulée…

La dette s’élève à 115,6 % du PIB selon l’Insee, soit 3 416 milliards d’euros. Un article de Philippine Robert du journal Le Point réalisé avec l’apport de l’Institut économique Molinari à lire en clair sur notre site.

3416,3 milliards d’euros : c’est le seuil atteint par la dette publique française au deuxième trimestre 2025. Soit 115,6 % du produit intérieur brut, contre un peu moins de 114 % du PIB sur les trois mois précédents… Au total, la dette a augmenté de 70,9 milliards d’euros au printemps.

Selon les prévisions du gouvernement, elle devrait dépasser les 116 % d’ici à la fin de l’année… D’après les calculs de l’Institut économique Molinari (IEM), un think tank libéral, pour Le Point, cela porte le total de dette accumulée depuis le début de l’ère Macron à 1 135 milliards d’euros. Vertigineux.

« Le narratif expliquant que cet emballement proviendrait de cadeaux d’Emmanuel Macron aux riches est faux : la hausse de la dette est la conséquence mécanique du vieillissement dans un pays qui finance à 95 % ses retraites par la répartition et n’a pas assez développé la capitalisation, commente Nicolas Marques, directeur général de l’IEM. Le vieillissement a également généré une hausse du coût du travail et une perte de compétitivité depuis le milieu des années 1970. En parallèle, il a engendré une hausse du coût de fonctionnement de l’État, avec des retraites des fonctionnaires qui coûtent de plus en plus cher. »

Stabiliser la dette

Ce mauvais chiffre est une bonne piqûre de rappel pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui doit trouver un accord avec les différents groupes politiques pour faire passer un budget, malgré une Assemblée nationale fragmentée. Le locataire de Matignon a déjà indiqué qu’il renonçait à la suppression de deux jours fériés envisagée par son prédécesseur, François Bayrou.

Pour le moment, les seules mesures annoncées sont la suppression des « avantages à vie » des anciens ministres et une baisse de 20 % des frais de communication de l’État (après un gel pour la fin 2025). Au total, ces deux mesures permettraient d’économiser un peu plus de 54 millions d’euros, sachant qu’il faut trouver au moins 20 milliards rien que pour stabiliser le déficit public (attendu à 5,4 % du produit intérieur brut cette année)… Pour stabiliser la dette, c’est encore une autre histoire : il faudrait ramener notre déficit à 3 % du PIB. Un horizon qui ne cesse de s’éloigner.

Le débat s’est focalisé depuis quelques semaines sur la taxation des plus riches, le Parti socialiste ayant fait de la taxe Zucman (l’impôt plancher de 2 % sur les patrimoines de 100 millions d’euros proposé par l’économiste Gabriel Zucman) un préalable à toute négociation. Mais là encore, le rendement attendu ne peut pas suffire à redresser nos comptes publics. « Cette idée est une aberration économique : taxer plus les riches en les forçant à vendre une partie de l’outil de production, dans un pays sans capitalisme populaire, c’est vendre les tissus économiques à l’étranger, alerte Nicolas Marques. Si on force les riches à vendre, nous enrichissons les bénéficiaires des fonds de pension étrangers. Et nous n’avons pas trop de riches en France, on en manque ! »

« On ne peut plus repousser sans cesse le redressement : plus personne ne nous fera confiance », soupire un haut fonctionnaire. En attendant, la situation de nos finances publiques continue d’inquiéter. Fitch a récemment dégradé la dette publique française à A +, et les autres agences de notation Moody’s et S & P doivent se prononcer fin octobre et fin novembre. La France emprunte désormais sur les marchés obligataires à des taux équivalents à ceux de l’Italie, aux alentours de 3,6 % à 10 ans, et la charge de la dette est sur une pente ascendante. Elle pourrait s’élever à 100 milliards d’euros d’ici à la fin de la décennie, et la dette française pourrait finir par atteindre 142 % du PIB en 2035.

Vous pourrez aussi aimer

Bouton retour en haut de la page