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D’autres que l’IEM sonnent l’alarme – Le remplaçant du bisphénol A serait encore plus toxique

Article de Jacques Robert publié le 29 janvier 2013 sur LaNutrition.fr.

Le bisphénol A est un élément-clef dans la fabrication des récipients en polycarbonate, les boîtes de conserve et les papiers de type tickets de caisse. Ce composé a été associé à de nombreux problèmes de santé comme le diabète, l’asthme, le cancer ou des troubles du développement c’est pourquoi il sera définitivement interdit dans tous les contenants alimentaires en France dès le 1er janvier 2015. Les industriels cherchent donc activement un remplaçant au bisphénol A.

Actuellement le candidat désigné s’appelle le bisphénol S qu’on retrouve déjà dans un grand nombre de produits, en particulier papier des tickets de caisse (qui portent souvent la mention «sans bisphénol A !»). Non seulement bisphénols A et S ont presque le même nom, mais ils ont aussi des structures chimiques et une souplesse d’utilisation similaires.

Le bisphénol possède en effet 2 caractéristiques importantes : il colle au métal entourant les boîtes de conserve et c’est un puissant oxydant qui bloque l’apparition de la rouille même dans des milieux difficiles (acidité). Des analyses urinaires effectuées aux États-Unis, au Japon ou en Chine ont montré qu’on retrouvait déjà du bisphénol S dans le corps de la majeure partie de la population.

D’après des chercheurs de la faculté de médecine du Texas, qui publient leurs résultats, le bisphénol S ressemble de manière inquiétante au bisphénol A. Il perturbe le récepteur aux estrogènes (impliqué dans le cancer du sein ou les problèmes de fertilité), modifie la croissance et la mort cellulaire et ce même à des niveaux d’exposition très faibles.

LaNutrition.fr a recueilli l’avis du Pr Jean-François Narbonne, expert toxicologue à l’ANSES et auteur du livre Sang pour sang toxique. Selon lui «Le bisphénol S est encore pire que le bisphénol A car il est plus persistant dans l’environnement!» Il estime que les lobbies politiques ont poussé à un remplacement trop rapide du bisphénol A et que le remède est pire que le mal. Pour conclure, il indique que les niveaux d’exposition au bisphénol A chez l’adulte sont peu préoccupants, en revanche ils le sont chez l’enfant. L’exposition au bisphénol A des jeunes enfants proviendrait à 40% des revêtements internes des boîtes de lait en poudre.

Référence: René Viñas, Cheryl S. Watson. Bisphenol S Disrupts Estradiol-Induced Nongenomic Signaling in a Rat Pituitary Cell Line: Effects on Cell Functions. Environmental Health Perspectives, 2013; DOI: 10.1289/ehp.1205826

Voir aussi notre Note économique intitulée «Les risques du « précautionnisme » : le cas de l’interdiction du Bisphénol A», sur le sujet…

L’Institut économique Molinari

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