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Fumer, boire, sucrer : la France de plus en plus stricte, selon un classement européen

EXCLUSIF. Selon le classement annuel européen des États moralisateurs de l’Institut Molinari, l’Hexagone se classe en 11e position. Un article de Philippine Robert p

Liberticide ? L’interdiction de fumer dans certains lieux publics à partir du 1er juillet prochain a provoqué l’ire des addicts à la nicotine (et a contrario, la joie des pourfendeurs de cigarettes). Le classement annuel européen des États moralisateurs, réalisé par l’Institut Molinari, un groupe de réflexion libéral, en partenariat avec d’autres think tanks, publié en exclusivité ce vendredi 6 juin par Le Point, va apporter de l’eau au moulin de ce débat. Selon celui-ci, la France se classe en 11e position.

Ce classement vise à « prendre le pouls de l’inflation réglementaire sur les produits du tabac, les substituts avec nicotine, l’alcool et les aliments et boissons sans alcool au sein des pays de l’Union européenne et limitrophes ». Les interdits et les fiscalités destinées à réduire la consommation sont donc pris en compte dans la réalisation de ce palmarès. Résultat : c’est la Turquie qui se classe en tête des pays les plus moralisateurs, suivie par la Lituanie et la Finlande. La France est, quant à elle, en tête des pays « moyennement moralisateurs », tandis que l’Italie, le Luxembourg et l’Allemagne sont ceux qui le sont le moins. Chez nos voisins d’outre-Rhin, il n’existe par exemple pas de taxe sur le sucre, de paquet neutre ou de restriction sur les arômes de cigarettes électroniques.

En France, le durcissement se poursuit

Si l’on regarde l’évolution, la France s’est durcie depuis la dernière édition du classement en 2023, en passant de la 13e à la 11e position. L’Hexagone se distingue par une réglementation particulièrement dure vis-à-vis du tabac (4e), qui se traduit par des augmentations fortes et régulières de taxes, l’adoption du paquet neutre et de nombreuses zones où il est interdit de fumer, des aliments et boissons sans alcool (7e) avec sa taxe sur le sucre, et de l’alcool (8e), avec ses lois strictes sur la publicité pour l’alcool. Concernant les substituts au tabac avec nicotine, notre pays est par contre plutôt tolérant (26e position).

Globalement, les États européens ont tendance à sortir de plus en plus le bâton. « On assiste à un durcissement aveugle et permanent, sans retour en arrière, regrette Cécile Philippe, présidente de l’Institut Molinari. Seule l’Angleterre a adopté ce qui nous semble être une position intéressante : être en faveur des substituts au tabac. »

Paradoxalement, cette tendance à la réglementation ne vient pas d’une Union européenne qui imposerait trop de normes, comme les gouvernements le clament souvent, mais des États eux-mêmes. Pour l’institut Molinari, cette surenchère réglementaire n’est pourtant pas synonyme d’efficacité. « Il existe des stratégies de contournement, parfois sur des produits encore plus dangereux, et cela stigmatise les consommateurs », souligne Nicolas Marques, directeur général de l’institut. Moins de fiscalité et de restrictions, plus de prévention et de substituts, voilà la potion magique préconisée par le think tank libéral dans le cadre de ce débat hautement inflammable sur les substances addictives…

Pour en savoir plus, lisez l’indicateur 2025 des Etats Moralisateurs.

 

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