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En 45 ans, le nucléaire en France a permis d’éviter environ 25 fois les émissions totales de CO2 de 2022

Paris, le 20 décembre – L’Institut économique Molinari publie une étude inédite sur l’importance de pérenniser le choix historique français du recours à l’énergie nucléaire. Elle conclut que le choix du nucléaire n’est pas seulement technique et économique. Il est aussi clef d’un point de vue environnemental. Avec le nucléaire, la France peut et doit rester un leader mondial de l’énergie propre avec une réduction drastique du recours aux énergies fossiles.

L’ENERGIE NUCLEAIRE : UN ATOUT MAJEUR DEPUIS PLUS DE 40 ANS

Une grande indépendance géostratégique de la production d’électricité du pays vis-à-vis des fournisseurs. Le nucléaire c’est :

  • des importations de combustibles fossiles évitées: la France a été systématiquement exportatrice d’électricité depuis la mise en service de son parc nucléaire, sauf en 2022 ;
  • des stocks significatifs: l’uranium importé provient d’une diversité de pays, la France dispose de stocks significatifs (30 000 tonnes soit 4 ans de production) et aussi d’uranium issu du retraitement des combustibles usés (soit 4 ans de plus de production d’électricité). A terme, l’émergence de réacteurs à neutrons rapides (RNR) ouvrira la possibilité d’extraire l’énergie contenue dans les stocks considérables d’U238 détenus dans le pays, tout en minimisant les déchets nucléaires produits ;
  • des métaux critiques économisés : le nucléaire, à la différence de l’éolien et du solaire, nécessite peu de métaux critiques par kWh produit.

L’énergie la plus efficace pour lutter contre le réchauffement climatique :

  • 25 années d’émissions totales de CO2 de 2022 évitées en 45 ans : le remplacement des énergies fossiles par le nucléaire a permis d’éviter l’émission d’environ 25 fois les émissions totales d’équivalent CO2 de la France en 2022.
  • L’énergie qui émet le moins de CO2 par kWh produit: avec 4 grammes d’émissions d’équivalent CO2 au kWh (liées à la construction de la centrale, à son entretien et à son démantèlement en fin de vie) le nucléaire émet 3 à 4 fois moins que l’éolien et 8 à 11 fois moins que le photovoltaïque.

Les besoins en eau ne sont pas un sujet critique. Arrêter temporairement certains réacteurs en été, lorsque la demande en électricité est faible, reste facilement gérable. Les études prospectives relatives à un réchauffement climatique de 2°C montrent une augmentation limitée des indisponibilités dues à l’eau, de l’ordre de 0,4 % de la production annuelle ces dernières années. Les nouveaux réacteurs, refroidis par l’atmosphère (par des aéroréfrigérants humides), consommeront très peu d’eau et cette dernière s’évaporera sans réchauffer les cours d’eau.

Une production d’électricité « pilotable » en très grande quantité

  • une faible emprise au sol du fait d’une densité énergétique très élevée : le nucléaire a besoin de seulement 0,03 hectare (ha) par mégawatt (MW) installé. Il faut environ 80 fois plus de terrain pour le photovoltaïque et plus de 400 fois plus d’emprise totale pour un parc éolien terrestre. C’est autant de paysages préservés, de pollution sonore et de dévalorisation des habitats proches économisées ;
  • pas de coûts supplémentaires associés à la multiplication des liaisons aux réseaux, contrairement aux sources intermittentes pour lesquelles de nombreux raccordements supplémentaires sont nécessaires ; des prix anticipables: le nucléaire permet d’avoir de la visibilité à long terme sur les prix, l’uranium n’intervenant que pour environ 5 % du coût du kWh d’électricité.

L’ENERGIE NUCLEAIRE : DES RISQUES CONTROLES

  • Les émissions de CO2 plus faibles qu’ailleurs: la France est le « grand pays d’Europe » (et du monde) qui émet de très loin le moins de CO2 pour produire son électricité. Seuls deux pays beaucoup moins peuplés font mieux : la Norvège (avec 95 % d’hydraulique) et la Suède (avec un mix de nucléaire et d’hydraulique).
  • Les déchets nucléaires sont triés et traités avec une extrême rigueur sous le contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Les plus dangereux sont fondus dans des matrices de verres spéciaux puis encapsulés dans des conteneurs en acier inoxydable. Ils sont ensuite stockés à 500 mètres sous terre dans des roches qui n’ont pas bougé depuis plusieurs millions d’années (stockage Cigéo).

Deux axes pour libérer le nucléaire français

  1. Prolonger jusqu’à au moins 60 ans les réacteurs actuels
  • Les plus anciens d’entre eux viennent à peine de dépasser 40 ans d’exploitation et sont beaucoup plus sûrs que lorsqu’ils étaient neufs. Ils ont été régulièrement rénovés et leur niveau de sûreté a été amélioré tous les 10 ans pour tenir compte des progrès des connaissances et du retour d’expérience français et international.
  • Les réacteurs américains de même technologie ont obtenu pour la plupart des prolongations de leur licence d’exploitation jusqu’à 60 ans, et certains d’entre eux jusqu’à 80 ans, d’autres faisant l’objet de demandes en cours d’instruction.
  • Ces prolongations sont soumises aux contrôles et accords de l’ASN, dont la décision est souveraine en termes de sûreté.
  1. Relancer un nouveau programme de réacteurs nucléaires pour pérenniser l’option et pour augmenter les capacités de production indispensables pour produire davantage d’électricité décarbonée.
  • Un soutien politique sans faille dans la longue durée – qui cesse de répondre aux sirènes des antinucléaires – est nécessaire dans l’esprit de la loi du 22 juin 2023 relative à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants. Cette loi permet de raccourcir certaines procédures, sans impasse sur la sûreté et sur les impacts sur l’environnement, et de gagner un temps précieux.

RESSOURCES

L’étude intitulée « Pourquoi la France doit absolument pérenniser son choix historique de l’énergie nucléaire » est disponible sur notre site : https://www.institutmolinari.org/wp-content/uploads/2023/12/etude-energie-nucleaire-2023.pdf

A PROPOS DE L’AUTEUR

Georges Sapy, ingénieur Arts et Métiers et Supélec de formation, a fait toute sa carrière dans le Groupe EDF. Après quelques années dans la R&D, il a travaillé dans l’ingénierie des grandes installations de production d’électricité, majoritairement nucléaires, en France et à l’international (Corée du Sud, Chine) ainsi que thermiques à combustibles fossiles à l’international. Membre de la SFEN, du collectif Sauvons le Climat et de PNC-France, il s’investit depuis plusieurs années dans les problématiques d’insertion d’électricité variable et intermittente dans les systèmes électriques.

Il a publié plusieurs livres concernant l’énergie nucléaire et la transition énergétique.

CITATIONS

Georges Sapy, auteur de l’étude

« ‘On ne fait pas du nucléaire par plaisir mais par nécessité’». Cette déclaration de Bernard Bigot, grand scientifique, ancien Haut-commissaire à l’énergie atomique, ancien Administrateur général du CEA, ancien Directeur général d’ITER, n’a jamais été autant d’actualité : face au réchauffement climatique, refuser le nucléaire serait se priver de la source d’énergie décarbonée la plus puissante connue à ce jour et se condamner à un manque d’énergie conduisant à la décroissance.

Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari (IEM).

« Le risque nucléaire, contrairement aux inquiétudes qu’il suscite parfois, est maîtrisable. Ses bénéfices sont supérieurs aux coûts, avec notamment 25 fois les émissions de CO2 de 2022 évitées depuis la mise en service du nucléaire en France. C’est indispensable de continuer à investir dans cette filière, en particulier dans un pays qui bénéficie en la matière d’une expérience sans précédent. ».

Nicolas Marques, directeur général de l’Institut économique Molinari (IEM)

« En Europe, le financement de la transition énergétique et de la relance du nucléaire est particulièrement complexe en raison du sous-développement de l’épargne longue et des bourses. L’Union européenne souffre d’un manque d’épargne retraite de 8 900 milliards d’euros et d’un déficit de capitalisation boursière de 10 400 milliards. C’est un handicap pour financer la transition énergétique et l’innovation en général. Rien que pour relancer le nucléaire français il faut investir plus de 50 milliards d’euros qui s’amortiront en plus de 50 ans. »

POUR TOUTE INFORMATION OU INTERVIEW, CONTACTER :

Nicolas Marques, directeur général, Institut économique Molinari
(Paris, langue française)
nicolas@institutmolinari.org
+ 33 6 64 94 80 61

Ou Cécile Philippe, présidente, Institut économique Molinari
(Paris, Bruxelles, langue française ou anglaise)
cecile@institutmolinari.org
+33 6 78 86 98 58

AU SUJET DE L’IEM

L’Institut économique Molinari (IEM) est un organisme de recherche et d’éducation dont la mission est de favoriser la liberté et la responsabilité individuelles. L’Institut entend faciliter les changements, en suscitant un débat autour des idées reçues, génératrices de statu quo. Il vise à stimuler l’émergence de nouveaux consensus en proposant une analyse économique des politiques publiques, en illustrant l’intérêt de l’échange, ou en montrant l’intérêt de réglementations et de fiscalités plus clémentes. L’IEM est une organisation à but non lucratif financée par les cotisations volontaires de ses membres : individus, entreprises ou fondations. Affirmant son indépendance intellectuelle, il n’accepte aucune subvention publique.

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