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Des obstacles structurels pénalisent l’innovation en Europe, selon une nouvelle étude de l’Institut économique Molinari

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Des obstacles structurels pénalisent l’innovation en Europe, selon une
nouvelle étude de l’Institut économique Molinari

Paris, le mercredi 22 octobre 2008 – La crise financière et la récession qui s’annonce risquent d’avoir des effets néfastes sur les ressources disponibles à être investies en recherche et développement (R&D). Ces effets seront d’autant plus douloureux qu’une série de réglementations, mises en place progressivement depuis quelques décennies, a rigidifié le marché et pourrait empêcher les entreprises d’innover et de s’adapter en souplesse aux défis actuels.

Selon une nouvelle étude de l’Institut économique Molinari (IEM), les entreprises
innovantes doivent notamment faire face à trois types de politiques publiques dont les
conséquences indirectes sur l’innovation restent ignorées ou sous-estimées dans le débat
public.

Un accès au marché difficile pour les nouveaux produits

Sous l’impulsion de ce qu’on appelle aujourd’hui le « principe de précaution », des
politiques d’approbation de plus en plus exigeantes, lourdes et coûteuses s’appliquent aux
produits innovants. En dépit des bonnes intentions, la conséquence inévitable de ces
réglementations est de renchérir considérablement l’innovation, de sous-estimer ses
bénéfices et de diminuer le nombre de nouveaux produits en rendant certains projets non
rentables.

Le secteur pharmaceutique – qui avec plus de 71 milliards d’euros est celui qui a investi le
plus en R&D au niveau mondial en 2007 – fait face à des coûts croissants pour faire
approuver ses produits. Le coût des essais cliniques à cet égard a ainsi quintuplé entre
1980 et 2000. Selon un spécialiste de l’Organisation européenne pour la recherche et le
traitement du cancer, la récente directive européenne votée en 2001 aurait, à elle seule,
augmenté la paperasserie et les coûts des essais en Europe (+85%), contribuant à faire
chuter leur nombre de 38 essais, initiés avant la réforme, à seulement 7 après la mise en
place de celle-ci.

L’étude de l’IEM fait le parallèle avec la directive européenne REACH, soulignant que
l’industrie chimique est progressivement soumise au même type de réglementation,
pénalisant l’innovation. REACH a déjà ajouté une incertitude supplémentaire à
l’environnement d’affaires des entreprises. L’impact sur l’industrie chimique ne manquera
pas d’affecter non seulement les consommateurs finaux, mais aussi toute une multitude
d’entreprises en aval (tous secteurs confondus) si les coûts d’enregistrement de certaines
substances, couramment utilisées aujourd’hui, rendent leur commercialisation non
profitable.

La maîtrise publique des dépenses en santé ralentit l’innovation

Une fois que les produits accèdent au marché, d’autres politiques se chargent de
pénaliser les entreprises innovantes. Tel est le cas de la maîtrise publique des dépenses
de santé. Contrôles des prix des médicaments et bureaucratisation croissante dans leur
utilisation (restrictions d’indication, autorisation préalable, objectifs quantitatifs de
prescription, etc.) affectent inévitablement l’innovation dans ce secteur. Ces dernières
politiques introduisent également un biais dangereux où les médecins peuvent être
poussés à privilégier la baisse comptable des coûts de l’assurance maladie obligatoire aux
dépens de la santé de leurs patients.

La perspective de voir les prix de ses futurs produits soumis à des contrôles de plus en
plus stricts et de devoir les négocier avec des administrations dont la priorité est la
maîtrise comptable des coûts, est un risque supplémentaire important. Il contribue
inévitablement à augmenter l’incertitude qui entoure l’innovation et l’intérêt de poursuivre
cette dernière s’en trouve forcément diminué.

Ces politiques ont sans doute contribué à limiter les investissements en R&D des
laboratoires européens et à diminuer le nombre de nouvelles molécules qu’elles ont
lancées. Il a été divisé par deux, passant en moyenne de 97 molécules entre 1988 et 1992
à 48 entre 2003 et 2007.

Une politique de concurrence handicapant les entreprises innovantes

Visant à restreindre les entreprises présumées en « position dominante », la politique anti-
trust européenne finit, elle aussi, paradoxalement par nuire aux entreprises innovantes.
Cette politique, dont l’idéal reste la « concurrence pure et parfaite », ignore l’activité
entrepreneuriale, la prise de risque et l’innovation.

Exemples à l’appui provenant de secteurs aussi divers que l’informatique (Microsoft, Intel),
l’Internet (Google), les télécoms ou les jouets, la nouvelle étude de l’IEM – qui s’inscrit
dans la lignée de nombreux travaux antérieurs dans ce domaine (disponibles à :
https://www.institutmolinari.org/concurrence.htm) –, montre que la politique anti-trust
handicape les entreprises innovantes par des amendes, des restrictions de leurs pratiques
d’affaires, etc. Elle les oblige à supporter – en plus des risques commerciaux et
technologiques inhérents à leurs activités – un climat d’incertitude permanent et à
détourner une partie de leurs ressources pour y faire face au lieu d’innover davantage.

Le Cahier conclut qu’il est d’autant plus important d’analyser tous les effets de ces
politiques publiques sur la R&D et l’innovation qu’ils ne sont pas directement perceptibles
et qu’il faut plusieurs années, voire des décennies pour que leur impact négatif puisse se
manifester pleinement.

Intitulée Risques et obstacles pour les entreprises innovantes en Europe, l’étude est
disponible au téléchargement gratuitement ici

Informations et demandes d’interviews :

Valentin Petkantchin, PhD

Directeur de la recherche

Institut économique Molinari

GSM: +33 6 82 69 17 39

valentin@institutmolinari.org

www.institutmolinari.org

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