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Parler d’aides aux entreprises, c’est inverser les causalités

31/03/2025 BFM Business, Les experts du soir

Nicolas Marques souligne que parler d’« aides » aux entreprises est inadapté lorsqu’on vise les aménagements mis en place pour préserver la compétitivité, le pouvoir d’achat ou l’innovation. Les prétendues aides aux entreprises sont la conséquence d’une inadaptation du mode de financement de la protection sociale à la nouvelle donne qui s’impose depuis la fin du baby-boom. Le vieillissement a généré un envol des prélèvements sur le travail, d’où des pertes de compétitivité et de pouvoir d’achat et le développement des palliatifs que sont les aménagements de charges sociales. De même, la faiblesse des capitalisations boursières – alimentée par la faiblesse de l’épargne retraite – a nui au financement de l’innovation, d’où le développement des crédits d’impôts visant à combler cette lacune. Penser remettre en place les aménagements fiscaux et sociaux existants, sans au préalable traiter ces enjeux structurels, serait une erreur.

De même, se focaliser sur les prétendues aides, sans prendre en compte l’ensemble de la fiscalité pesant sur la création de richesses, est une erreur. En France, les entreprises supportent des prélèvements records, avec notamment 75 milliards d’impôts de production (une anomalie) et 62 milliards d’impôts sur les bénéfices en 2023. Elles financent aussi la protection sociale, avec notamment 230 milliards de cotisations patronales, et versent des salaires significatifs (730 milliards) donnant lieu à cotisations salariales. Soutenir l’activité économique, c’est soutenir une chaine de valeur qui profite à l’Etat, aux finances sociales et aux salariés.

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