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La stratégie Zéro Covid : 42 fois moins de décès et une contraction de PIB cinq fois moindre

Paris, le 2 avril 2021 : L’Institut économique Molinari publie une étude inédite sur l’intérêt de la stratégie Zéro Covid dans la lutte contre la pandémie. Elle compare les pays du G10 à 3 pays de l’OCDE appliquant la stratégie Zéro Covid (Australie et Nouvelle-Zélande) ou assimilée (Corée du Sud).

Après 12 mois de lutte contre la Covid-19, les données montrent l’intérêt de la stratégie d’élimination et contredisent l’idée largement répandue en France qu’il fallait nécessairement choisir entre préserver l’économie ou la santé publique. Ces deux objectifs, loin d’être antinomiques, sont complémentaires dès lors qu’on s’extrait du court terme et adopte une perspective dynamique.

L’ÉTUDE MONTRE QUE LA FRANCE EST BIEN PLUS TOUCHÉE

  • La France est bien plus touchée par la pandémie que les pays de l’OCDE qui ont opté pour la stratégie Zéro Covid ou assimilée, représentant un benchmark représentatif (82 millions d’habitants de démocraties avancées économiquement)
  • Le nombre de morts par million d’habitants est 42 fois plus élevé dans l’Hexagone, ce qui représentait 63 000 morts de trop fin 2020 et 86 000 morts de trop au 20 mars.
  • L’an passé, le recul du PIB a été 5 fois plus prononcé, soit un manque à gagner de croissance équivalent à 2 200 euros par habitant.

LA STRATÉGIE ZÉRO COVID PRÉSERVE MIEUX LES ÉCONOMIES

  • Des effets positifs à court terme : les pays qui poursuivent la stratégie Zéro Covid ont eu un recul de l’activité moindre au 2ème trimestre 2020 (-4,5 % par rapport au 2ème trimestre 2019) par rapport aux pays du G10 qui ont laissé la circulation virale prendre de l’ampleur jusqu’à saturation du système de santé (-11,7 %).
  • Zéro Covid est un investissement économique rentable avec des effets positifs durables : Au 4ème trimestre 2020, les pays Zéro Covid avaient quasiment retrouvé une activité économique normale avec un recul du PIB faible (- 1,2 % par rapport au 4ème trimestre 2019) contre -3,3 % dans les pays du G10 qui ont laissé la circulation virale repartir.

LA STRATÉGIE ZÉRO COVID PRÉSERVE MIEUX LES MOBILITÉS

  • professionnelles : les données mobilité de Google montrent que la fréquentation des « lieux de travail » recule moins dans les pays qui appliquent la stratégie Zéro Covid. Elle diminuait de 14 % au 2ème trimestre 2020 (par rapport au début 2020), contre -36 % dans les pays du G10 qui n’appliquent pas cette stratégie. Les données montrent aussi que les pays Zéro Covid ont gardé un avantage significatif avec une réduction de mobilité de 15 % en janvier-février 2021, contre 28 % dans les pays du G10 qui n’appliquent pas cette stratégie.
  • associées aux loisirs : la fréquentation des cafés, restaurants, hôtels, commerces non alimentaires et, d’une manière générale, les loisirs et activités culturelles reculait de 14 % en janvier-février 2021 (par rapport à 2020) dans les pays qui appliquent la stratégie Zéro Covid. Ce recul était bien moindre que celui constaté dans les pays du G10 qui n’appliquent pas cette stratégie (- 35 %).

LA STRATÉGIE ZÉRO COVID PERMET UNE MEILLEURE MAITRISE DE L’INCERTITUDE

Le croisement des données économiques et sanitaires trimestrielles montre la supériorité de la stratégie Zéro Covid en termes de visibilité. Les populations et les économies peuvent se projeter dans l’avenir.

Au contraire, la trajectoire des pays du G10 avec une stratégie dite d’atténuation connait des oscillations, avec des rebonds de l’épidémie. Les mouvements de yoyo rendent toute projection dans l’avenir difficile. Ceci est particulièrement problématique pour les activités qui reposent sur des interactions sociales significatives et sont fermées depuis des mois en France, comme l’exposent avec récurrence les représentants économiques de l’hôtellerie, de la restauration, de la culture ou des loisirs.

Les données de Google montrent, par exemple, que le recul des recherches du mot « Restaurant » était d’à peine 13 % dans les pays Zéro Covid en février 2021 par rapport à février 2019. Le recul était 5 fois plus prononcé en France, avec -64 %.

La participation à la vie économique et sociale se réduit lorsque les individus craignent d’être contaminés ou de contaminer les autres. Ce ne sont pas seulement les mesures de restrictions décidées par les pouvoirs publics qui réduisent la mobilité. Les décisions volontaires des individus, qui face à une circulation élevée du virus se retirent en partie de la vie sociale, sont clef. L’exemple de la Suède illustre cette réalité. Même en l’absence de confinement, le recul de la mobilité y a été significatif, ce qui explique pourquoi la contraction économique suédoise a été proche de celles des pays scandinaves ayant confiné. Cela explique à l’inverse une partie du succès de la stratégie Zéro Covid : en éliminant la circulation du virus, le retour à la vie normale est plus complet car la confiance résiste mieux.

RECOMMANDATIONS POUR LES POLITIQUES PUBLIQUES FRANÇAISES

  1. Ouvrir un dialogue entre le gouvernement et les représentants des collectivités locales avec les experts des pays qui mettent en œuvre la stratégie Zéro Covid.
  2. Mobiliser le réseau diplomatique et les parlementaires des circonscriptions des Français de l’étranger pour élargir la remontée d’information sur les stratégies Zéro-Covid.
  3. Confier des missions d’évaluation des avantages et inconvénients des stratégies de lutte contre Sars-Cov2, en mettant notamment à contribution les organisations publiques françaises pratiquant l’analyse des politiques publiques (Conseil d’analyse économique, CESE, France stratégie…).
  4. Organiser le retour d’expérience des collectivités françaises ayant déjà implémenté la démarche (Nouvelle-Calédonie…).
  5. Soutenir la mise place de pilotes dans l’Hexagone, dans les zones où les exécutifs locaux sont réceptifs aux avantages de la stratégie Zéro-Covid.
  6. Introduire la stratégie Zéro Covid dans l’analyse des risques liés à la crise sanitaire aussi bien au niveau français qu’européen, l’Union européenne pouvant être un acteur majeur de la coordination de la stratégie.

CITATIONS

Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari et co-auteure de l’étude :
« L’analyse des données de mortalité, de croissance économique et de mobilité montre que les intérêts sanitaires, économiques et sociaux sont alignés.
Les pays ayant réduit au minimum la circulation du virus avec une stratégie Zéro Covid s’en sortent le mieux. Ils enregistrent 42 fois moins de décès que la France, leurs économies sont moins atteintes avec un recul de PIB 5 fois moindre. Leur confinement initial a été un investissement très rentable. Depuis des mois, leurs populations sont moins handicapées par des restrictions de mobilité liées à des démarches volontaires ou des mesures contraignantes à caractère obligatoire. Ces pays sont en mesure de mettre en place des campagnes de vaccination progressives et organisées. Ils maintiennent les écoles ouvertes sans compromettre la santé des enfants et de leurs familles. Ils minimisent le nombre de personnes présentant des symptômes de longue durée (Covid long) et les risques de voir apparaître des variants du fait de l‘absence de contamination. »

Nicolas Marques, directeur général de l’Institut économique Molinari et co-auteur de l’étude :
« Le travers qui oppose les intérêts sanitaires économiques n’a pas aidé à faire les bons choix de politique publique. Contrairement à ce qui a pu être dit, les enjeux sanitaires et économiques sont alignés dans le cadre de cette pandémie.
La pandémie est particulièrement meurtrière en Amérique du Nord, Amérique du Sud et Europe. En revanche son impact est bien moindre en Asie, Afrique et en Océanie, avec des mortalités bien moindres et des performances économiques bien meilleures.
Au sein des pays riches, les écarts découlent de choix stratégiques différents. La plupart des pays du G10 ont choisi une démarche d’atténuation, en ne capitalisant pas sur l’effort très significatif fait par leurs populations lors du confinement du 2ème trimestre 2020.
L’Australie, la Nouvelle Zélande, la Corée du Sud, rejoints peut-être par le Japon ont considéré, au contraire, que l’élimination durable du virus était un investissement clef pour leurs économies et sociétés. Les données montrent que cette stratégie Zéro Covid est doublement gagnante dans la durée, elle réduit drastiquement la mortalité tout en protégeant bien mieux les économies. »

RESSOURCES ET EXEMPLES DE GRAPHIQUES ET TABLEAUX

L’étude intitulée « Un an après, la stratégie Zéro Covid protège mieux populations et économies » est disponible sur notre site.

POUR TOUTE INFORMATION OU INTERVIEW, CONTACTER :
Cécile Philippe, présidente, Institut économique Molinari
cecile@institutmolinari.org

Nicolas Marques, directeur général, Institut économique Molinari
nicolas@institutmolinari.org

À PROPOS DES AUTEURS ET DE l’IEM
L’étude est écrite par Cécile Philippe et Nicolas Marques de l’Institut économique Molinari. Docteurs en économie, ils sont respectivement Présidente et Directeur général de l’Institut économique Molinari.

L’Institut économique Molinari est un organisme de recherche et d’éducation dont la mission est de favoriser une meilleure compréhension des phénomènes et défis économiques, en les rendant accessibles au grand public. A cet effet, il effectue des recherches scientifiques, organise des cercles de réflexion, édite des publications, propose des formations et toutes formes d’enseignement en ce sens.

Ses travaux contribuent à stimuler l’émergence de nouveaux consensus, en proposant une analyse économique des politiques publiques illustrant l’intérêt de réglementations et de fiscalités mieux pensées. L’IEM est une organisation à but non lucratif, financée par les cotisations volontaires de ses membres, individus, fondations ou entreprises. Affirmant son indépendance intellectuelle, il n’accepte aucune subvention publique.

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