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L’Insee décide d’intégrer le trafic de drogue dans le calcul de la croissance et du PIB

Édito économique d’Axel de Tarlé diffusé le mercredi 31 janvier 2018 dans le cadre de l’émission Europe matin.

L’Insee décide d’intégrer le trafic de drogue dans le calcul de la croissance et du PIB.

C’est déjà le cas chez nos voisins, comme aux Pays-Bas par exemple, où la vente de drogue est autorisée et donc logiquement intégrée dans les comptes publics neerlandais.

Pour des raisons d’harmonisation en Europe, Eurostat demande donc depuis 2013 à tous les pays européens d’intégrer le trafic de drogue dans les comptes publics mais aussi la prostitution qui, elle aussi, est légale au Pays-Bas, en Allemagne et en Espagne.

La France a toujours rechigné mais ça y est, l’Insee (qui est à la manoeuvre) annonce qu’à partir de mai prochain, la drogue sera bien comptabilisée dans les comptes de la nation. Mais pas la prostitution au Motif que le deux parties ne sont pas forcément librement consentantes, nous dit l’Insee.

Et, ça va changer beaucoup de choses pour la croissance et le PIB ? A-t-on une idée des masses que le trafic de drogue pourrait représenter ?

L’institut Molinari avait chiffré les activités illégales en France à plus de 200 milliards d’euros, soit 10% du PIB, ce qui est énorme.

L’Insee est beaucoup plus prudente et indique que ce changement va générer environ deux milliards en plus, soit à peine 0,1% du PIB. Le PIB, c’est l’ensemble des richesses créées sur tout le territoire.

En Grande Bretagne, où l’on inclue désormais la drogue et la prositution, cela avait augmenté le PIB de 0,5%.

Au passage, cela permet d’améliorer vos ratios de déficit public, calculés par rapport au PIB.

Le cannabis peut donc aider à respecter les critères de Maastricht.

Mais, comment évaluer ce trafic de drogue qui est par définition opaque ? L’Insee va devoir embaucher ?

Exactement.

En Angleterre, concernant la prostitution, les statisticiens anglais ont comptabilisé exactement 60.879 professionnels avec environ 25 clients par semaine, au tarif moyen de 82 euros.

Au Pays-Bas, on va même jusqu’à retrancher de ces recettes « les consommations intermédiaires », « préservatifs, vêtements et coût du transport ».

Tout cela est très sérieux. Même rigueur quand il s’agit d’établir les chiffres du trafic de drogue.

Donc, oui, en France, l’Insee va devoir aller enquêter sur les lieux de trafic pour mesurer le nombre de transactions et la différence entre le prix d’achat et le prix de revente, pour bien mesurer la valeur ajoutée qui constitue le PIB.

Écouter le podcast

Voir la chronique à partir du site d’Europe1

L’Institut économique Molinari

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