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Pourquoi Sécu et mutuelles gagnent à coexister

Compte rendu publié le 28 février 2017 dans Mutualité Française.

En France, la présence de nombreux mutualistes permet « une concurrence institutionnelle, créatrice de valeur », estime Cécile Philippe, directrice de l’Institut économique Molinari.

La concurrence entre la Sécurité sociale et les mutuelles garantit la qualité de notre système de soins, estime Cécile Philippe, directrice de l’Institut économique Molinari, un think tank dédié à l’analyse des politiques publiques, dans une tribune publiée dans Les Echos.

« Marquée par la victoire majeure de la Sécurité sociale en 1947 », « la bataille qui oppose les différents acteurs de la santé n’en continue pas moins d’opposer notamment les mutualistes à la Sécurité sociale », observe cette économiste. « Parfois, un coup porte davantage », ajoute-t-elle, en référence à certaines propositions autour d’une Sécurité sociale universelle.

Pour la directrice de l’Institut économique Molinari, « c’est tout l’inverse qu’il faudrait envisager ». « Les mutualistes sont peut-être nombreux en France, mais leur existence révèle un élément fondamental : l’existence d’une concurrence institutionnelle dont il y a tout lieu de penser qu’elle est créatrice de valeur », juge Cécile Philippe.

« A l’heure où le système recherche avant tout la réduction des déficits et les économies de fonctionnement, il apparaît que les fusions orchestrées par les pouvoirs publics ont souvent généré beaucoup de déceptions voire de surcoûts », constate Cécile Philipe.

Pour une bonne raison : « Les différences que l’administration cherche à gommer sont le garant institutionnel que l’expérimentation pourra se poursuivre. » Et prendre le problème sous l’angle des frais de gestion, comme on le voit couramment, n’est pas la bonne solution. Cécile Philippe y voit « un argument comptable, statique, ne prenant pas en compte la dimension dynamique des institutions ».

« Si on juge la Sécurité sociale à l’aune de cette dynamique, le résultat n’est pas en sa faveur », estime la directrice de l’Institut Molinari, qui met en cause la capacité de la Sécurité sociale en tant que monopole à gérer correctement « des systèmes sociaux complexes tels que l’assurance maladie ou les accidents du travail ».

Face à l’argument simpliste en faveur d’une fusion entre les acteurs, l’économiste juge que notre système de santé doit surtout faire preuve de sa « capacité à s’adapter aux nouveaux défis que représentent une population vieillissante, l’augmentation du nombre de cancers, les révolutions technologiques ».

Aussi, « si le système français continue à fournir des services de qualité au plus grand nombre, ce n’est pas en dépit des mutualistes et des prestataires de santé en concurrence, mais grâce à eux ».

Cécile Philippe

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