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221 millions d’euros par an d’économies immédiates pour EDF

Texte d’opinion publié le 11 mars 2016 dans le Figaro Magazine.

Il y a quelques semaines, EDF a annoncé la suppression de 3 350 postes d’ici trois ans. Bien entendu, il ne s’agit pas de licenciements, mais de non renouvellement de départs naturels, voire de départs volontaires. Cette annonce a ébranlé l’entreprise publique, peu habituée à de telles nouvelles.

Il faut dire que les temps sont particulièrement difficiles pour EDF. La fin des tarifs réglementés pour les entreprises depuis le 1er janvier 2016 lui a fait perdre 30 % de parts de marché sur cette clientèle. Les bénéfices 2015 (1,2 Md€) sont en baisse de 67 % par rapport à 2014 (3,7 Md€). Et les années qui viennent pourraient bien voir l’endettement de l’électricien (37,5 Mds €) progresser encore pour financer le rachat d’une partie d’Areva (1,3 Md€), les chantiers EPR au Royaume-Uni (16 Md€), la transition énergétique ou encore la rénovation du parc nucléaire (55 Md€ sur 10 ans).

Toutes les parties prenantes sont donc invitées à se serrer la ceinture pour redresser les comptes de l’entreprise publique. C’est ainsi que notre facture d’électricité est en augmentation constante : + 26 % entre 2006 et 2015. Mais cela ne suffit pas. L’opérateur public souhaite augmenter les tarifs pour les particuliers de 2,5 % par an jusqu’en 2019.

Mais tout le monde n’est pas mis à contribution. La caisse centrale des activités sociales, la fameuse CCAS, sorte de super comité d’entreprise (CE), n’est pas mise au régime. Elle est financée par tous les producteurs d’électricité et de gaz en France, à hauteur de 1 % de leur chiffre d’affaires. Ce qui représentait 463 millions d’euros en 2014, dont plus de 71 % (331 M€) provenaient d’EDF. Ces 331 millions d’euros correspondent à 8 % de la masse salariale de l’électricien.

Si on calquait la contribution d’EDF sur celle de la RATP à son comité d’entreprise (2,8 % de la masse salariale), le versement ne serait plus que de 110 millions d’euros. Soit 221 millions d’euros d’économies. Et si on appliquait le droit commun, la CCAS serait financée par une contribution correspondant à 0,2 % de la masse salariale, soit environ 8 millions d’euros. L’économie serait alors de 323 millions d’euros, et même de 452 millions d’euros si on l’étendait à tout le secteur des industries électriques et gazières (IEG). Il serait temps d’y penser avant de mettre le consommateur à contribution.

Patrick Coquart est chercheur associé à l’Institut économique Molinari.

Patrick Coquart

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