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Radio : L’État est-il un actionnaire qui compte double?

Interview diffusée le 26 mai 2015 dans le cadre de l’émission Du grain à moudre, sur les ondes de France Culture.

Branle bas de combat dans les assemblées générales des grands groupes français, dans lesquels l’État détient une participation. Le dispositif qui permet aux actionnaires les plus fidèles de disposer de votes doubles est perçu comme de l’interventionnisme étatique. Mais n’est-ce pas le rôle du régulateur que de peser sur les décisions d’entreprises stratégiques ?

Les actionnaires d’Orange les plus fidèles auront-ils bientôt davantage de pouvoir ? C’est ce dont va décider leur assemblée générale demain. Chaque détenteur de titre devra dire s’il s’oppose ou non à l’attribution automatique, aux actionnaires présents dans le capital depuis au moins deux ans, d’un droit de vote double. Ce dispositif est inscrit dans la loi Florange. Le gouvernement en a fait un des leviers du renouveau de sa politique industrielle. Il s’agit de sécuriser les entreprises en valorisant l’actionnariat de long terme. Pour être rejetée, cette mesure doit recueillir au moins deux tiers des voix. Mais on ne voit pas très bien qui s’y opposerait, du moins chez les actionnaires les plus anciens.

Sauf que la mesure est loin de faire l’unanimité, notamment depuis que l’État a décidé de passer en force sur ce sujet. Ainsi chez Renault, le mois dernier. Pour s’assurer d’une adhésion de l’assemblée générale au principe des votes doubles, l’Etat a décidé d’augmenter sa participation dans le capital du constructeur automobile : de 15 à 20 %. De quoi s’assurer une minorité de blocage. Le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, s’est justifié depuis : « l’État favorisera l’adoption de ce dispositif dans toutes les entreprises dans lesquelles il est présent au capital », « nous avons besoin d’un capitalisme de long terme ». L’objectif serait donc de redonner à la puissance publique son rôle de stratège. Mais certains y voient surtout une stratégie de court terme, destinée avant tout à renflouer les caisses.

Invités

Cécile Philippe, Institut économique Molinari

Philippe Tibi, Pergamon Campus

Thierry Weil, la Fabrique de l’industrie

Écoutez l’interview…

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Philippe Tibi, Thierry Weil, Cécile Philippe – JCF © RADIO FRANCE

Cécile Philippe

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