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Débat : pour ou contre l’interdiction totale de la cigarette

Pour ou contre publié le 22 mai 2014 dans Le Parisien.

Pour : « À l’étranger, les mesures fortes sont efficaces »

– Martine Perez, médecin, auteure d’Interdire le tabac, l’urgence!, Paris.

mperez-220514.jpgUn scandale ignoré. Les conséquences du tabac tueront un fumeur sur deux. Mais la cigarette bénéficie d’une tolérance inadmissible de la part de l’opinion et des pouvoirs publics. Il est indécent de multiplier les prises de position contre les OGM, le bisphénol A ou les antennes-relais, et de ne rien faire face aux 73 000 décès causés par le tabac chaque année en France.

Les mesures actuelles sont insuffisantes. Les campagnes d’information, les augmentations de prix et l’interdiction de fumer dans les lieux publics ne suffisent pas. Il faut mettre en place des stratégies pour interdire la vente de tabac. L’idée n’est pas de punir les fumeurs, mais de réduire l’offre par étapes, ce qui réduira la demande.

Des pays sur la voie de l’interdiction. Déjà, la Finlande, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande ont conceptualisé la fin du tabac. En Finlande, les buralistes qui vendent du tabac aux mineurs risquent six mois de prison. La Nouvelle-Zélande interdit l’exposition des paquets chez les débitants. Ces mesures sont efficaces, et la Finlande affiche par exemple l’objectif d’une société sans tabac d’ici à 2040.


Contre : « La prohibition ne fait pas baisser la consommation »

– Cécile Philippe, directrice de l’Institut économique Molinari, Paris.

cphilippe-220514.jpgLa prohibition ne fonctionne pas. L’exemple de la prohibition de l’alcool aux États-Unis dans les années 1920 montre que l’interdiction d’un produit ne fonctionne pas. De 1921 à 1929, la consommation d’alcool n’a pas baissé, elle a même été multipliée par cinq.

L’explosion du trafic. La prohibition est le meilleur moyen pour faire disparaître… la filière légale du tabac et ses emplois. L’avalanche actuelle de taxes et de réglementations sur la cigarette conduit à une explosion du marché noir. Selon la Commission européenne, la contrebande a augmenté de 30 % entre 2007 et 2012. Le marché parallèle représente aujourd’hui en France 23 % des sources d’approvisionnement en cigarettes. Ces produits, qui échappent à tout contrôle, peuvent présenter une toxicité beaucoup plus grande que les cigarettes « légales ».

Une menace pour la liberté. L’interdiction de la vente de cigarettes va à l’encontre du libre choix de chacun. Bien sûr que le tabac n’est pas un bon produit, et qu’idéalement il faudrait que personne ne fume. Mais les gens veulent en consommer. Le contrôle social et la tendance hygiéniste sont une menace pour les libertés individuelles.

Cécile Philippe

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