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Certifié 100 % libre de subventions

Chronique de Pierre Simard publiée le 1er mai 2014 dans Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec.

Le chroniqueur du Journal de Québec et professeur de l’École nationale d’administration publique (ÉNAP), Pierre Simard, apprécie notre idée de créer un label « sans financement public », mise de l’avant le 4 mars dernier sur Radio classique.


Afin d’informer les consommateurs, certains produits s’affichent «bios» ou «fabriqués au Québec». Pourquoi pas! Personnellement, j’apprécierais que les entreprises et les organismes qui survivent et prospèrent sans aide de l’État affichent le logo suivant: «certifié 100 % libre de subventions».

Une économie dopée aux subventions

Si l’on additionnait les programmes d’aide financière proposés par nos gouvernements fédéral, provincial et municipal, on en dénombrerait des milliers. Le seul gouvernement du Québec en compte

plus de 800: des subventions pour les organismes, les entreprises, les festivals, etc.

Vous avez un projet farfelu? Qu’importe, il y a sûrement une firme de démarchage ou un lobbyiste qui en tirera profit, à vous trouver une subvention quelque part au gouvernement.

L’État finance directement ou indirectement à peu près n’importe quoi. Tellement, qu’il est plus difficile de trouver un organisme ou une entreprise non subventionnés que l’inverse.

Certifier les organismes et les entreprises

Le logo «certifié 100 % libre de subventions» attesterait que l’organisme ou l’entreprise en question ne reçoit aucune aide financière de l’État.

Ce faisant, il permettrait aux consommateurs/contribuables de distinguer les initiatives économiquement viables de celles qui plombent nos finances publiques.

Ce logo enverrait également le message aux consommateurs que les employés de cette entreprise sont concentrés à le satisfaire plutôt qu’à remplir des formulaires de demandes de subvention.

Cécile Philippe, de l’Institut économique Molinari, croit également qu’une telle certification pourrait stimuler la générosité volontaire à l’endroit des organismes communautaires: «En donnant à une association sans subvention publique, vous avez la certitude de financer une cause dont la défense dépend de votre générosité et de celle de vos congénères».

Valoriser l’indépendance de l’État

Ce n’est un secret pour personne, notre économie vacille et nos finances publiques sont à bout de souffle. Malgré tout, nos entreprises et organismes continuent à dépenser des sommes considérables pour s’attirer les faveurs de l’État; des ressources qu’elles détournent d’un emploi productif vers des activités essentiellement politiques et bureaucratiques.

Si le gouvernement est sérieux dans sa volonté de réformer ses programmes, il pourrait commencer par détaxer (ex.: réduire la TPS [Taxe sur les produits et services]) les produits «certifiés 100 % libre de subventions» et surtaxer ceux qui reçoivent une aide financière de l’État.

Ainsi, il serait assuré de valoriser les initiatives productives et efficaces tout en pénalisant la dépendance aux subventions.

De plus, en rendant visible le coût de ses largesses, il créerait une dynamique d’autofinancement de ses subventions auprès de ceux qui vivent accrochés aux mamelles de l’État.

Bref, en affichant le logo «100 % libre de subventions», une entreprise ou un organisme nous rappellerait qu’il est possible de vivre et de prospérer sans les politiciens et les fonctionnaires de l’État. Dans un Québec intoxiqué aux subventions, cela apparaîtrait comme un exploit.

L’Institut économique Molinari

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