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L’État-providence : armageddon économique de l’Europe

Vidéo diffusée sur CBN News, le 16 novembre 2010.

Dans ce reportage réalisé par une télévision américaine, plusieurs économistes français sont interviewés: Bertrand Lemennicier, Emmanuel Martin, Guy Millière et Cécile Philippe, directrice générale de l’Institut économique Molinari. Leur constat est alarmant.

PARIS – Dans les rues des villes Européennes, s’est déroulé une guerre ouverte entre les grévistes et la police autour de l’État-providence et de la réforme des retraites.

Dans les riches nations européennes, au bord de la faillite, les gouvernements ont été contraints de réduire les nombreuses et généreuses prestations sociales que les Européens tiennent comme un droit acquis.

Certains disent que l’État-providence est mourant. Ce constat est plus évident encore en France.

Une nation au bord du gouffre

Pendant des décennies, la France a mis en place un État-providence qu’elle ne peut se permettre de maintenir. Désormais, le vieillissement de la population le condamne.

Les économistes disent que la question n’est pas de savoir « si » le système va s’effondrer mais « quand ».

L’économiste français Bertrand Lemennicier, professeur à l’Université Panthéon-Assas-Paris, a prédit il y a 20 ans l’effondrement du système français de retraite. Si le système n’est pas réformé à fond, il pense que l’insolvabilité pourrait se produire soudainement et paralyserait tout le monde.

« Personne ne s’attend à ce que la France chute dans un mois », dit-il. « Mais nous sommes au bord du gouffre. Nous ne savons pas la date. Je veux dire que cela peut arriver du jour au lendemain, comme en Grèce. »

La France n’a pas eu un budget équilibré depuis 36 ans. Et chaque année, de moins en moins de travailleurs cotisent à un système avec de plus en plus de retraités.

Le président français Nicolas Sarkozy a ajouté deux ans à l’âge légal de la retraite, provoquant des émeutes. Mais ceci ne fera que réduire le déficit budgétaire – sans empêcher la chute.

La mort de l’entrepreneur

L’État-providence a non seulement poussé les gouvernements européens au bord de la ruine financière. Il a surtout étouffé l’esprit d’entreprise en rendant les citoyens dépendants de l’État et en rendant coûteux et risqué de lancer une petite entreprise.

En 2005, un sondage sur leur choix de carrière des français montrait que 75% des jeunes Français voulaient travailler comme fonctionnaires, car un emploi public c’est la garantie d’un emploi à vie avec une retraite sûre.

L’universitaire français et écrivain Guy Millière explique que « L’État-providence a créé de nombreux cercles vicieux, car il pousse les gens à compter sur le gouvernement pour recevoir de l’argent ».

« Les gens pensent que c’est le gouvernement qui crée des emplois, que c’est lui qui leur donne un revenu. Ils pensent que le capitalisme est mauvais, que la libre entreprise est un mauvais concept. »

« C’est le gros problème avec les Français », déclare l’économiste français Emmanuel Martin, avec l’Atlas Economic Research Foundation. «Ils ont été endoctrinés par les politiciens à croire que l’État providence est comme une sorte de Père Noël, ce qu’il n’est pas »

Mais l’État a tout l’air d’un père Noël, quand tant de Français ne cotisent pas pour financer ce système.

« La moitié de la population en France ne paie pas l’impôt sur le revenu, dit M. Martin. « Ils ne paient pas d’impôt sur le revenu en raison du système progressif. »

Les Français ont élu Nicolas Sarkozy pour réformer le système de protection sociale. Mais quand la reforme a commencé, une majorité de la population a déclaré soutenir les grévistes.

Le climat toxique des affaires

Le climat économique de la France est tellement toxique qu’avoir un emploi devient un bien très précieux.

Les petites entreprises évitent d’embaucher parce que les employés sont presque impossibles à licencier. Ajoutez à cela que le travail pour les entreprises coûte le double du salaire réel de l’employé, en raison des charges salariales et patronales que les entreprises doivent verser à la sécurité sociale.

«Et cela produit quoi ? » demande Emmanuel Martin. « Cela produit du chômage. »

Depuis la fin des années 1970, la France est bloquée dans un chômage à deux chiffres. Le principal secteur économique est devenu l’État.

La situation est similaire dans toute l’Union européenne. Aujourd’hui, le secteur public représente désormais plus de la moitié – 50,4 pour cent – du PIB de l’Union européenne.

Faut–il suivre l’Europe au bord d’une falaise?

Alors pourquoi l’Amérique copie-t-elle l’Europe ? Le Bureau Américain des Statistiques de l’emploi montre que, dans les 10 dernières années, le secteur privé américain a perdu 3 millions d’emplois tandis que le secteur public a gagné près de 2 millions d’emplois.

Les États-Unis d’’Amérique ont également des niveaux dangereux de dette, un chômage élevé, et des signes de stagnation économique.

Les économistes français avec lesquels CBN News a discuté pensent qu’il est insensé pour l’Amérique d’élargir la taille de son état providence au moment même où l’Europe est en train de s’effondrer.

« Aux États-Unis,vous faites exactement ce qu’il ne faut pas faire : vous copiez notre système », a déclaré l’économiste Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari.

« L’État-providence tel qu’il a été conçut est mort », déclare Millière. « Le gouvernement ne dit pas qu’il est mort parce que s’il le disait, il y aurait beaucoup plus de grèves, et beaucoup plus d’émeutes. »

«Les français croient que le gouvernement peut imprimer de l’argent et l’envoyer du haut du ciel, dit-il. « Les gens ne comprennent pas comment fonctionne l’économie. Ils ne comprennent pas pourquoi l’État-providence est mort. »

Ainsi, alors que l’Europe a longtemps été fière de son généreux système de protection sociale, l’échec de l’État-providence est pour les Européens et pour le monde une douloureuse leçon d’économie.

Traduction de la vidéo par Aquila France, Institut Coppet.

L’Institut économique Molinari

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