Brèves de l'IEM

Faut-il se réjouir de la hausse du SMIC ?

Brève publiée le 25 juin 2008 sur le site du Journal du Dimanche.

Xavier Bertrand a confirmé hier une hausse du SMIC de 0,9 % le 1er juillet prochain. Beaucoup de voix se sont élevées pour demander un « coup de pouce » supplémentaire, mais personne ne semble véritablement s’interroger sur cette rigidité majeure que constitue un salaire minimum fréquemment revalorisé. Celui-ci génère pourtant un chômage important.

Xavier Bertrand a confirmé hier une hausse du SMIC de 0,9 % le 1er juillet prochain. Beaucoup de voix se sont élevées pour demander un « coup de pouce » supplémentaire, mais personne ne semble véritablement s’interroger sur cette rigidité majeure que constitue un salaire minimum fréquemment revalorisé. Celui-ci génère pourtant un chômage important.

Sur ce point, la France pourrait tirer quelques leçons de l’actualité allemande. Outre-Rhin, un salaire minimum a été instauré dans le secteur postal en décembre dernier. En quelques mois, ce sont des milliers d’emplois qui ont été supprimés par l’un des principaux concurrents de l’ancien monopole Deutsche Post.

Depuis plusieurs mois, le débat est vif entre les différentes composantes de la coalition actuellement au pouvoir en Allemagne pour savoir s’il faut étendre ce salaire minimum, voire le généraliser à toute l’économie. Selon différentes études, une telle extension menacerait entre 600 000 et 1,7 million d’emplois. L’idée a été abandonnée – au moins temporairement – il y a quelques jours.

Ceci pourrait inciter le gouvernement français à plus de prudence dès lors qu’il s’agit d’augmenter le niveau du salaire minimum. Pour être embauché, un travailleur doit produire chaque mois une valeur supérieure à celle de son salaire. Plus le niveau du salaire minimum est élevé, moins les personnes capables de produire une telle valeur sont nombreuses. En conséquence, plus les revalorisations sont fréquentes, plus le nombre de personnes exclues du marché de l’emploi s’accroit.

Guillaume Vuillemey, chercheur, Institut économique Molinari

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