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Recension de livre : Écologie, la grande arnaque, par Christian Gérondeau

Article publié exclusivement sur le site de l’Institut économique Molinari.

Si Christian Gérondeau ne s’appesantit pas sur le lien entre activité humaine et changement climatique, il montre bien que certaines solutions, fréquemment envisagées pour lutter contre le réchauffement climatique, ont en réalité un bilan catastrophique.

Avec Écologie, le grande arnaque, Christian Gérondeau met à mal nombre d’idées reçues en matière d’écologie ou d’environnement. Ainsi, pour lui, les propositions avancées par la grande majorité des gouvernements et des hommes politiques reposent de manière manifeste sur des « arnaques », telles que les énergies renouvelables ou les transports collectifs. De surcroît, les politiques mises en place sur de tels principes sont extrêmement coûteuses pour des résultats fort incertains.

Si Christian Gérondeau ne s’appesantit pas sur le lien entre activité humaine et changement climatique, il montre bien que certaines solutions, fréquemment envisagées pour lutter contre le réchauffement climatique, ont en réalité un bilan catastrophique.

L’usage de l’énergie éolienne est accompagné par exemple non seulement de coûts très importants mais aussi d’un maintien du niveau des rejets de gaz carbonique élevé.

Les éoliennes ne peuvent en effet fonctionner que 20 % à 25 % du temps, quand le vent est suffisamment fort. Le reste du temps, il est nécessaire de compléter l’approvisionnement avec des centrales classiques, afin d’éviter toute rupture dans l’alimentation électrique des particuliers et des entreprises. Le nucléaire ne permet pas cet approvisionnement, faute de souplesse. Seules les centrales au charbon ou au gaz peuvent jouer ce rôle. Or, ce sont précisément ces centrales qui rejettent le plus de gaz carbonique dans l’atmosphère. La construction d’éoliennes exige donc le maintien en activité de ce type de centrales, alors qu’elles étaient jusqu’à présent progressivement fermées et remplacées par des centrales nucléaires, lesquelles n’émettent aucun gaz à effet de serre. Les rejets de dioxyde de carbone se trouvent donc accrus par le recours à l’énergie éolienne, ce qui n’aurait pas été le cas autrement.

En outre, ceci a un coût très élevé. L’électricité produite par une éolienne est beaucoup plus chère que l’électricité produite par une centrale. C’est ainsi qu’EDF s’est vu imposer des tarifs de rachat de l’électricité éolienne : l’entreprise doit racheter 82€ les 1000 kilowattheures, alors que cela lui coûte seulement 5€ à les produire. Les gaspillages sont monumentaux. Avec l’absence de rentabilité et la dépendance aux aides publiques, il n’est pas étonnant de constater, comme le fait Christian Gérondeau, que les éoliennes « s’installent là où il y a des subventions nationales plutôt que là où il y a du vent ».

D’autres énergies sont également analysées par l’auteur. C’est le cas des biocarburants et de l’énergie solaire. Les premiers ont fait preuve de leur inefficacité. Quant à la seconde, son développement n’est pas pertinent, sauf dans quelques cas très précis (villages isolés en montagne, par exemple).

Ainsi, les énergies renouvelables ne peuvent se justifier, ni écologiquement, ni économiquement. Dès lors, d’où peuvent venir les solutions ? Pour Christian Gérondeau, le nucléaire est l’énergie la plus propre et la plus viable pour l’avenir. Grâce à son usage, la France est le pays dont les rejets de gaz à effet de serre sont les moins importants de tous les pays développés (6 tonnes par an, contre 12 pour les autres pays). Il convient néanmoins d’émettre quelques réticences au sujet du nucléaire. Son développement doit beaucoup aux réglementations qui maintiennent les primes d’assurances à un niveau inférieur à ce qu’elles auraient été en leur absence.

Mais pour l’auteur, une autre piste est encore plus prometteuse : le progrès technique. Grâce à lui, la consommation moyenne des véhicules est passée de 9 litres/100km à 6 litres/100km, en quelques années. Les rejets de gaz polluants ont presque totalement disparus grâce à des pots catalytiques de plus en plus performants. La pollution des villes a été considérablement réduite en 30 ans. Le progrès technique, pour Gérondeau, est un espoir formidable, infiniment plus efficace que toute tentative de changer, par la réglementation, les comportements ou les mentalités.

Par ailleurs, l’auteur nous invite à relativiser le poids des émissions françaises dans les émissions mondiales – environ 1% – ce qui réduit la marge d’action des pouvoirs publics en France. De même, celle des pays développés est de plus en plus faible. Ces derniers sont en effet devenus minoritaires dans la production de gaz carbonique en 2003. Puisqu’il est impossible d’exclure tous les pays émergents du développement et de la croissance, il est illusoire de plaider en faveur de prises de conscience individuelles à l’échelle du monde. Le vecteur le plus efficace pour réduire les émissions réside, une nouvelle fois, dans le progrès technique.

Mais la « grande arnaque » est aussi celle de la politique des transports, dont l’auteur est un des plus grands spécialistes. Depuis des années, les politiques publiques accordent le primat au rail sur la route. Il s’agit là, pour Gérondeau, d’une absurdité très coûteuse.

En effet, le développement économique moderne est basé sur la souplesse que permettent l’automobile et le camion. Ces derniers sont chaque jour plébiscités par des millions d’individus qui les utilisent. À l’inverse, le rail transporte très peu de monde, malgré un réseau ferré très dense. Le nombre moyen de voyageurs sur un trajet en TER est très faible. Seulement 1 % de la population de plus de vingt-cinq ans utilise régulièrement le TER. Ainsi, « si l’on estime à 250 000 le nombre des usagers habituels, il apparaît que chacun d’eux bénéficie d’une subvention annuelle de l’ordre de 10 000 euros ».

Et pourtant, la SNCF continue de faire l’objet de subventions massives, de l’ordre de 12 milliards d’euros par an (soit plus que le budget de la justice ou des universités). Toute politique qui vise à lutter contre les voitures est, dès lors, fortement pénalisante pour les usagers qui en ont fait le choix. Elle est aussi une remise en cause du modèle de développement qui permet l’accroissement quotidien du niveau de vie.

L’ouvrage se clôt sur une note éminemment positive. Il n’y a en effet, pour Christian Gérondeau, aucune raison de céder au catastrophisme ambiant. De très nombreuses variables montrent une amélioration de la qualité de vie (intimement liée à l’environnement) sur la quasi-totalité de la planète. Christian Gérondeau, avec Écologie, la grande arnaque, nous délivre un message optimiste, plein de bon sens, étayé par des données abondantes.

Guillaume Vuillemey, chercheur associé, Institut économique Molinari

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